En décembre 2017, le gouvernement lançait une « stratégie nationale d’inclusion numérique », destinée à venir en aide aux laissés-pour-compte du digital. Face à un État qui se veut toujours plus connecté, les citoyens devaient pouvoir être sur la même ligne. Patatras. Ce mardi 25 juin, le Syndicat de la presse sociale (SPS) publie un livre blanc sur « l’illectronisme », relayé par Le Figaro. On y apprend que cette situation concerne aujourd’hui 11 millions de Français, soit 23 % de la population.
Cette dénomination recouvre évidemment plusieurs réalités, comme le détaille Annie Ripon-Serre, coauteure du rapport. Les premiers concernés sont les plus âgés. « La fracture numérique concerne particulièrement les personnes âgées. Si 27 % des 60 ans n’utilisent jamais Internet, ce chiffre passe à 42 % pour les plus de 80 ans. » Pour autant, impossible de faire l’impasse sur les plus jeunes, chez qui la situation est loin d’être uniforme. « Pourtant nés avec ces nouvelles technologies et très à l’aise sur certaines applications, réseaux sociaux ou consoles de jeu, ils se trouvent désemparés dès que l’utilisation devient moins ludique », précise la spécialiste. Les personnes illettrées, qui représentent 7 % de la population française, sont aussi touchées. Enfin, les zones blanches, là où Internet ne parvient pas ou presque, constituent aussi des zones souvent touchées par l’illectronisme.
Le téléphone mobile au secours
Quelles sont donc les solutions envisageables face à un problème qui possède des racines autant technologiques que sociales ? Plusieurs pistes sont à l’étude, mais c’est bien du côté du smartphone que les principaux espoirs semblent résider, notamment pour les services publics. Ainsi, l’application de Pôle emploi, téléchargée 6,2 millions de fois, permet à la fois de s’actualiser et de chercher un emploi. Les connexions via des smartphones au site de Pôle emploi en 2019 seraient ainsi aussi nombreuses que celles effectuées depuis un ordinateur fixe.